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CBD : Est-il possible d’en faire pousser chez soi ? C’est légal ?

Publié le : 19/10/2022 09:00:00

CBD : Est-il possible d’en faire pousser chez soi ? C’est légal ?

La question de savoir s'il est possible de faire pousser soi-même du CBD chez soi ou non est légitime, principalement pour deux raisons. Premièrement, il faut savoir que le cannabidiol est une substance, certes extraite du cannabis, mais totalement légale en France et au sein de l’Union européenne. Deuxièmement, il est logique que certains consommateurs de cannabidiol aient l’idée d’en faire pousser directement chez eux afin d’être sûr de la qualité de leurs produits, mais aussi pour faire quelques économies. Sauf que certains paramètres périphériques au sujet peuvent venir flouter ce dernier, notamment au niveau de la législation entourant ces élevages et des limites avec lesquelles elle flirte. Raison pour laquelle le Chanvrier Français a décidé, aujourd’hui, d'éclaircir le sujet pour vous.

Le cannabis Sativa L, la plante de base pour le CBD

Avant de savoir quelles sont les règles à respecter concernant la plantaison personnelle de cannabidiol, il est important de faire un petit point sur les différents types de plantes cannabis. Car comme vous le savez peut-être déjà, ce ne sont pas toutes les espèces de plantes de cannabis et/ou de cannabinoïdes qui sont autorisées dans l'hexagone.

Le CBD (cannabidiol) est issu de la plante de Cannabis Sativa L. Également appelée “chanvre industriel”, cette plante est cultivée depuis des millénaires par l’Homme. En plus de son aspect thérapeutique et médicinal, ses différentes utilisations dépassent largement le cadre de la consommation de CBD, puisque le chanvre industriel est utilisé dans différentes industries, notamment celles du textile et des matériaux de construction.

Contrairement au chanvre indien, le chanvre industriel possède une concentration en THC (tétrahydrocannabinol) relativement faible. Ce qui explique l’absence totale d’effets psychotropes lorsque l’on en consomme. Dans un autre temps, sa teneur en cannabidiol, elle, reste plus élevée.

Pour en revenir aux cannabis illégal (chanvre indien), c’est sa teneur en THC qui lui porte préjudice dans la plupart des pays du globe. En Europe, la molécule qu’est le tétrahydrocannabinol figure d’ailleurs sur la liste des stupéfiants interdits. La Commission européenne a fixé le taux légal de THC dans les produits CBD à 0,3 %. Tout dépassement de cette limite fera du produit en question un bien illégal.

Si les produits à base de CBD connaissent un énorme succès depuis plusieurs années, ils le doivent principalement aux multiples vertus et propriétés thérapeutiques dont ils sont les garants. En effet, le cannabidiol a réussi à s'immiscer dans le quotidien de nombreux Français, notamment pour ses effets relaxants, anti-douleur, anxiolytique et anti-stress. De plus, de nombreuses études encadrent son sujet à travers le monde. Les scientifiques du monde entier attestant de l’incroyable potentiel médicinal du cannabidiol.

Son interaction directe avec le Système Endocannabinoïde (SEC) lui permet d’avoir des bienfaits tout aussi physiques que psychiques, puisqu’il rentre directement en connexion avec les deux types de récepteurs principaux du SEC, les récepteurs CB1 et CB2. Le THC lui, impactera davantage les récepteurs CB1 (en charge du système nerveux), d'où ses effets essentiellement psychiques et psychotropes.

Faire pousser du CBD chez soi ? Quelle législation ?

Tout d'abord, il est important de préciser que le cannabidiol et ses produits sont de plus en plus appréciés des Français. En effet, si l’on s’en fie aux chiffres relevés par l’Interprofession des métiers du chanvre, ce ne serait pas moins de 7 millions de personnes qui consommeraient, occasionnellement comme quotidiennement, du cannabis. Autre preuve témoignant de l’excellente santé de l’industrie du cannabidiol, le nombre de CBD-Shop qui a ouvert ses portes ces 2 dernières années. Aujourd’hui, ce sont plus de 2500 boutiques CBD qui accueillent chaque jour des milliers de clients à travers la France, tandis que seulement 400 le faisaient en 2019.

La pandémie de covid (2020/2021) a poussé nombre de nos concitoyens à faire plus attention à leur hygiène de vie, mais aussi à prendre plus soin d’eux. Le CBD, étant une substance totalement naturelle, s’impose aujourd’hui comme l’une des alternatives thérapeutiques les plus sûres et les plus saines qu’il soit.

D'où le fait que s'interroger sur la possibilité de cultiver son propre CBD puisse être amplement compréhensible. Néanmoins, et comme souvent en France concernant le cannabis en général, l’aspect législatif entourant la question peut s'avérer assez flou. D’autant plus, que le moindre manquement aux lois qui entourent ce sujet peut s'avérer critique pour la personne concernée. Explication.

Dans les grandes lignes, tout Français a le droit de faire pousser du Cannabis Sativa L, que ce soit à titre industriel ou privé. Cependant, pour cela, il bien étudier les arrêtés français concernant la culture de CBD, afin de ne pas se retrouver piéger à son propre jeu. Les conditions les plus sinéquanones qu’il soit à propos de la culture de cannabidiol font état de plusieurs contraintes.

Premièrement, seule l’utilisation des graines et des fibres de la plante de chanvre sont autorisées à la consommation. La culture, la consommation et la vente directe d’une partie telle que la fleur de CBD est quant à elle illégale. Lorsqu’il décide de faire pousser sa propre culture, le cultivateur se doit de détruire ces fleurs et de le prouver aux autorités en cas de contrôle.

Enfin, il est impératif que la plante de chanvre industriel cultivée possède un taux de THC inférieur ou égale à 0,3 % maximum. Une teneur qui a vu sa limite augmenter ces derniers mois, puisque initialement fixée à 0,2 %. D’ailleurs, en France, on ne sait toujours pas ce qu’en dit la loi, voilà pourquoi mieux vaut ne pas dépasser les 0,2 %.

Le respect de ces principales contraintes doit être le plus strict possible. Les frontières de l’illégalité pouvant être rapidement et maladroitement franchies, ce qui pourrait notamment faire passer le cultivateur au rang de criminelle. De trop grosses quantités de CBD non-conformes pouvant déboucher sur des accusations de trafic de stupéfiants par exemple. Un chef d’accusation pouvant valoir 7,5 millions d’euros d’amende et une période d'emprisonnement longue de 30 ans maximum.

Voilà pourquoi il est impératif de bien se renseigner sur le sujet et d’en comprendre les moindres parcelles, ceci, afin de prendre le minimum de risque. Se rapprocher des autorités environnantes (gendarmerie, mairie) et prendre la température reste tout aussi conseillé.  

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