Publié le : 19/12/2023 11:16:26
Le THCV, ou tétrahydrocannabivarine, est une molécule présente dans le cannabis qui suscite l'intérêt de la communauté scientifique pour ses propriétés potentiellement médicinales. Cependant, comme son cousin plus connu, le THC, elle est soumise à des restrictions légales dans de nombreux pays. Dans cet article, nous vous proposons un tour d'horizon des enjeux liés à cette substance, ainsi que les régulations existantes.
Le THCV, pour tétrahydrocannabivarine, est l'un des nombreux cannabinoïdes présents dans la plante de cannabis. Comme ses cousins plus célèbres, le THC (tétrahydrocannabinol) et le CBD (cannabidiol), il interagit avec le système endocannabinoïde, un réseau complexe de récepteurs et d'enzymes présent dans notre corps et impliqué dans un grand nombre de processus physiologiques.
La ressemblance entre ces trois molécules va au-delà de leur origine commune : elles partagent en effet une structure chimique très similaire, mais avec quelques différences qui leur confèrent des actions distinctes sur l'organisme. Notamment, si le THCV est parfois qualifié de "cousin" du THC, ce n'est pas par hasard : ces deux composés sont tous les deux psychotropes, c'est-à-dire qu'ils peuvent altérer les perceptions et l'humeur, mais leurs effets ne sont pas tout à fait les mêmes.
Avant d'explorer plus en détail ce qui rend unique ce cannabinoïde, il convient de dissiper certains mythes qui l'entourent. Tout d'abord, si le THCV est effectivement un psychotrope, cela ne signifie pas pour autant qu'il a les mêmes effets que le THC sur l'esprit. En effet, cette molécule s'avère être un agoniste partiel des récepteurs CB1 et CB2 (les principaux récepteurs du système endocannabinoïde), ce qui a pour conséquence des effets modulatoires sur ceux provoqués par le THC ou autres agonistes complets.
Ainsi, aux faibles doses, le THCV peut même inhiber les effets euphorisants et anxiogènes du THC. Par conséquent, contrairement à une idée reçue, la présence de cette molécule dans certaines souches n'est pas nécessairement synonyme d'une expérience psychoactive exacerbée. Ces résultats confirment d'ailleurs l'intérêt croissant que suscite ce composé auprès des chercheurs et des professionnels de santé.
La question de la légalité du THCV varie selon les pays et est fortement liée à la législation entourant le cannabis en général. Dans certains pays, le THCV est considéré comme illégal, tandis que dans d'autres, il est autorisé sous le contrôle médical.
Au sein de l'Union européenne, la législation concernant les cannabinoïdes dépend des États membres. La plupart des pays européens considèrent que les produits contenant du THC sont illégaux, tandis que ceux contenant du CBD sont autorisés s'ils respectent certains critères. Le THCV, en revanche, se trouve dans une zone grise, puisqu'il n'est pas expressément mentionné dans la législation de la plupart des pays.
Cependant, en vertu de la réglementation européenne relative aux « nouveaux aliments », tout produit contenant un cannabinoïde extrait de la plante de cannabis doit être approuvé avant d'être commercialisé. Ainsi, même si le THCV n'est pas explicitement interdit, il peut être interdit sans l’obtention de l'autorisation nécessaire.
Aux États-Unis, la situation est également complexe. Au niveau fédéral, le cannabis et les produits dérivés sont toujours classés comme des substances contrôlées et donc illégales. Toutefois, de nombreux États ont adopté leurs propres lois permettant l'utilisation médicale ou récréative du cannabis.
En ce qui concerne le THCV, il est considéré comme une substance contrôlée au niveau fédéral, car il est structurellement similaire au THC. Cependant, il n'est pas clair si cette classification s'applique également au niveau des États. De plus, étant donné que le THCV est présent en faible concentration dans le cannabis, il est difficile de contrôler sa présence et son utilisation.
Compte tenu des recherches prometteuses sur les potentiels bienfaits thérapeutiques du THCV, il est possible que sa légalité évolue à l'avenir pour permettre son utilisation médicale. Toutefois, cela dépendra de l'avancée des études cliniques et de la volonté des autorités sanitaires et gouvernementales d'autoriser cette substance.
Il est également essentiel de mieux comprendre les interactions entre le THCV et les autres cannabinoïdes présents dans le cannabis, tels que le THC et le CBD, afin de déterminer leurs synergies potentielles et d'éviter les effets indésirables liés à leur consommation conjointe.
En résumé, le THCV est une molécule intrigante qui pourrait ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques, mais elle reste soumise à des restrictions légales dans de nombreux pays en raison de sa similitude structurelle avec le THC. La recherche sur ses effets et la législation entourant son utilisation seront donc déterminantes pour son éventuelle adoption comme traitement médical et don en aucun cas, comme cannabinoïde « dit » bien-être. De par son côté potentiellement psychotrope, il y a fort à parier qu'elle sera reservée soit au corps médical soit classée comme stupéfiante pour les particuliers avec les conséquences que cela implique pour les particuliers.
En revanche, le H4CBD lui, étant basé sur le CBD est bien légal et pourra pallier des situations tout aussi similaires... mais avec un côté légal cette fois :-)